Tout savoir sur les fonds marins

Découvrir les fonds marins.
22/05/2023 par l'équipe En Cavale

Tandis que l’homme cherche à conquérir le ciel et à effectuer des millions de kilomètres dans l’espace, il y a toujours cette partie de notre planète terre qui reste relativement inconnue, à savoir les fonds marins.
Qu’est-ce que le fond des mers ? Quelles créatures extraordinaires vivent dans cette eau noire ? Comment se nourrissent-elles ? Peut-on vraiment visiter cette partie de notre globe ?
On vous dit tout dès à présent.

Les fonds marins : ce qu’il faut savoir

Que sait-on véritablement des grands fonds ?

Aussi appelés pondeurs océaniques ou profondeurs marines, les fonds marins représentent la couche la plus basse de l’océan. Les conditions de vie y sont les plus hostiles sur la planète.

En effet, on n’y trouve pas de lumière. La pression s’avère extrême, sans compter sur l’extrême froideur des températures qui frôlent le point de congélation.

Aucun être humain ne peut évoluer sous cette formidable pression dans l’eau et la biodiversité abyssale qui y vit s’avère difficilement approchable.

Les grands fonds, toujours aussi fascinants et surprenants, demeurent encore aujourd’hui une part de notre globe qui demande à être explorée.

Qui vit dans les fonds marins ?

On retrouve 2 types d’organismes qui vivent dans les grands fonds : les organismes benthiques et les organismes pélagiques.

À propos des organismes benthiques

Ce genre d’organismes passe la majeure partie de sa vie sur le plancher de l’océan.

À l’image d’un homard ou d’un crabe, l’organisme benthique se déplace librement sur le fonds de l’océan. Il peut aussi s’accrocher au plancher océanique comme le font les anémones.

Parmi les organismes benthiques les plus reconnaissables des grands fonds, on retrouve :

  • Les crabes yétis : ce sont des espèces atypiques qui nous interrogent sur ce que l’on croit à propos de la nature. Ces crabes ne ressemblent pas aux crabes « traditionnels » que l’on voit sur nos plages ou sur les étals des poissonneries. Comme le crabe de cocotier, le crabe yéti est tout blanc et est densément recourt de poils. Ce crabe mesure 15 cm de long et on dénombre 3 représentants connus de cette espèce : le crabe Kiwa hirsuta, le crabe Kiwa pravida et le crabe Kiwa tyelri. Le point commun entre tous ces craves yéti est le fait qu’on ne le rencontre qu’à des profondeurs abyssales, entre 2000 et 2500 m de fond.
  • Des vers tubicoles géants : aussi appelés « riftia pachyptila », ces vers sont représentatifs des sources hydrothermales. Véritable ver géant qui peut mesurer jusqu’à 2 m voire davantage, il réside dans un tube de chitine qu’il sécrète lui-même. Cela lui permet de se protéger des prédateurs et de survivre dans des conditions environnementales extrêmes.
  • Des coraux noirs : la plupart des coraux que nous avons l’habitude de voir sont généralement hauts en couleur et accueille une vie minuscule foisonnante. Avec les coraux noirs, on retrouve une espèce tout en sobriété. Ces coraux poussent comme un buisson avec ce que cela renseigne sur les ramifications et le volume. Espèce fascinante avec ses branches duveteuses, le corail noir est en réalité blanc, voire jaune clair. Son nom de corail noir provient de la teneur de son squelette composé non de carbonate de sodium, mais de kératine et d’antipathine (protéine brunâtre). Les coraux noirs vivent à partir de 40 mètres de fond et on en retrouve jusqu’à 8500 mètres de fond, fixé à un rocher.
Quels sont les animaux des fonds marins ?

À propos des organismes pélagiques

Ces organismes passent leur existence dans l’eau. Parmi les espèces pélagiques, on retrouve des poissons, mais aussi du zooplancton.

Les espèces pélagiques des fonds marins les plus reconnaissables sont les suivantes :

  • Les baleines : avec son corps majestueux, sa puissance tranquille, la baleine est l’incarnation de la liberté. Avec son corps effilé, sa tête plate reconnaissable en forme de U, la baleine adulte mesure entre 4,5 et 30 m selon l’espèce du mammifère et pèse entre 3 et 170 tonnes. Ainsi, si la baleine pygmée mesure 7 m, la baleine bleue mesure plus de 30 m aisément. Cet animal est hélas chassé, encore aujourd’hui, pour sa chair (source de protéines), pour ses fanons qui servent à la fabrication des baleines de parapluie ou des corsets et leur graisse qui sert au chauffage et à l’éclairage.
  • Le calmar géant : dans les plaines abyssales encore inexplorées de nos océans, on retrouve notamment des créatures à la fois cauchemardesques, tout en dent ou simplement géantes comme c’est le cas avec le calmar géant. Pouvant atteindre jusqu’à 14 m de long (le calma classique mesure à peine 1 m), ce calmar géant a rarement été observé, on détient peu de données relatives à cette espèce en particulier.
  • Le poisson-lanterne : il fait partie de ces poissons abyssaux, réputé pour son apparence hideuse et mesurant à peine 10 cm de long. Certains peuvent monter jusqu’à 1 m. Là encore, on possède peu de données démographiques sur ce poisson qui se décline en d’autres sous-espèces.

A noter :

Dans un communiqué de presse de mars 2023, en vertu de la protection du fond marin, le député Hervé Berville s’oppose à l’interdiction du chalut dans les aires marines protégées.

En accord avec l’autorité internationale des fonds marins, toute exploitation minière sera désormais interdite.

Comment les animaux survivent dans cet écosystème ?

S’adapter aux fonds marins

Quand il n’y a pas de lumière, quand l’oxygène se raréfie au maximum, quand la pression sous l’eau est extrêmement forte, comment les animaux des grands fonds survivent-ils dans ces écosystèmes des fonds inhabitables ?

Comment trouver de la nourriture à cette profondeur ?

En effet, les plantes vivantes ne sont pas disponibles comme nourriture. Alors les animaux des fonds marins se nourrissent de morceaux de plantes mortes, d’animaux morts ou encore de déchets d’animaux qui tombent depuis plusieurs mètres plus haut.

Ce genre d’aliment se nomme neige marine.

Certains microorganismes des fonds marins sont, en revanche, si bien adaptés dans les eaux profondes des océans qu’ils sont capables de créer leur propre nourriture.

À l’image du processus de photosynthèse, ces organismes uniques convertissent l’énergie des réactions chimiques sous-marines en nutriment.

On parle alors de chimioautotrophie.

Enfin, d’autres poissons des fonds marins s’avèrent carnivores.

Ils s’attaquent à des proies en les attirant avec des leurres bioluminescents comme le fait le poisson-lanterne d’ailleurs. Dès lors, l’estomac du poisson s’étire. Cela indique qu’il peut avaler des organismes vivants qui font 3 fois sa taille.

Comment les poissons s'adaptent dans les fonds marins ?

Vivre avec le manque de lumière et la pression

Quand on nage sous l’eau, on reste habituellement au niveau de la couche supérieure de l’océan. On parle de la « zone éclairée ». C’est l’endroit encore bien éclairé où le plongeur peut observer autour de lui.

En dessous de 200 m de profondeur, l’obscurité s’installe. La lumière du soleil devient trop faible pour que les plantes ou le phytoplancton puissent survivre.

On parle ici de « zone crépusculaire » de l’océan.

Cette zone représente l’endroit le plus élevé des fonds marins.

Pour « voir » au-delà de 200 m de profondeur, les poissons et organismes marins possèdent pour la plupart des yeux avec un diamètre très largement supérieur à ce qu’on peut observer en zone éclairée.

Leurs yeux sont hyper sensibles à la lumière et sont adaptés pour détecter la plus infime quantité de lumière.

Mais 90 % des animaux des fonds marins sont bioluminescents c’est-à-dire qu’ils émettent de la lumière (souvent de couleur bleu-vert) à l’image des lucioles sur terre par exemple.

La bioluminescence va aider les animaux des fonds marins à communiquer, à effrayer les prédateurs éventuels et à attirer des proies.

Comment s'adapter à la vie en fonds marins ?

S’adapter à la pression

Quand on nage sous l’eau, on se rend compte que nos oreilles se bouchent et qu’elles se débouchent une fois que l’on sort de l’eau. Cela est dû à la pression créée par l’eau et l’air.

Pour l’océan, c’est la même chose et plus on va s’éloigner de la surface, plus la pression va augmenter.

Les animaux qui vivent dans les fonds marins, donc des écosystèmes marins à fortes pressions, ont su s’adapter.

Pour les poissons qui nagent en zone éclairée (au-dessus de 200 m de profondeur), ils sont équipés d’une vessie gazeuse (ou vessie natatoire) qui est remplie de gaz pour maitriser leur flottabilité.

Ces poissons contrôlent donc leur capacité à monter et à descendre en contrôlant leur quantité de gaz.

Pour les poissons des fonds marins (donc supérieurs à 200 m de profondeur), la pression est tellement forte qu’elle comprime leur corps et leur vessie natatoire. Cela entraine irrémédiablement une diminution de son volume. On parle de la loi de Boyle.

Certains poissons parviennent à augmenter la quantité d’oxygène de leur vessie natatoire et d’autres utilisent des graisses en remplacement du gaz afin d’assurer leur flottabilité.

S’adapter au froid

Enfin, les températures des fonds marins sont extrêmement froides, voire glaciales avec une moyenne de 4°.

Les poissons et organismes des fonds marins ont là encore dû apprendre à s’adapter.

C’est notamment pour cela que l’on remarque qu’ils se déplacent et respirent lentement. Cela leur permet d’économiser leurs besoins énergétiques.

D’autres espèces, comme la limace de mer, n’ont quasiment pas besoin d’énergie. Elle possède une peau transparente a des muscles très fins et un cartilage en guise de squelette. Elle n’a pas besoin de nager.

Peut-on visiter les fonds marins ?

Le monde des plaines abyssales et du fond des océans est un monde hostile pour l’homme. Et c’est aussi un des milieux les moins exploités du globe.

En effet, sous la zone mésopélagique (sous 200 m), la pression est tellement forte pour nos méthodes traditionnelles d’exploitation des fonds que cela en serait dangereux pour notre santé, voie fatale.

Toutefois, des scientifiques ont déjà tenté l’expérience.

En utilisant un sous-marin, le « Fendouzhe », celui-ci a pu se poser à 10 900 mètres de profondeur en ayant 3 chercheurs à bord.

Ce sous-marin chinois se situait à 11 km de la surface de l’océan Pacifique, au niveau du point le plus profond que l’on connaisse, à savoir Challenger Deep dans la célèbre fosse des Mariannes.

Une entreprise américaine appelée Triton Submarines, est spécialisée dans la construction de sous-marins, prévoit de révolutionner la visite des océans en grande profondeur d’ici quelques années. Comment ?

En utilisant une capsule tout confort spécialement conçue pour les explorations sous-marines. Cette capsule, appelée pour le moment « Triton 660/9 », serait opérationnelle d’ici fin 2023 pour une exploration des fonds dans l’océan Arctique avec des excursions en petits groupes à près de 200 m de profondeur.

Alors, prêt à tenter l’aventure et à visiter les fonds marins ? Vous pouvez déjà vous obtenir un abonnement à En Cavale pour admirer ces fonds de toute beauté en toute sécurité depuis chez vous.

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