Quel réconfort apporter quand votre enfant est triste ?

Réconforter un enfant triste.
16/08/2023 par l'équipe En Cavale

Au même titre que vous, votre enfant éprouve une large palette d’émotions comme la joie, la colère ou encore la tristesse.
Comment réagir quand votre enfant se montre tout chagrin ? Comment différencier une tristesse passagère d’un épisode dépressif chez votre enfant ? Comment l’accompagner et l’aider à surmonter cela ?
Nous vous proposons des conseils avisés pour réconforter un enfant triste et mieux comprendre ce qu’il traverse.

Comment réconforter votre enfant triste ?

La tristesse : un état inévitable

Quand votre enfant devient triste, il est normal de ne pas toujours savoir comment réagir, car on se sent démuni devant cet état. Vous pouvez vous sentir dépassé, vous pouvez culpabiliser ou même vous énerver dans certains cas.

Les phrases du type « Sèche donc tes larmes, ce n’est pas si grave ! » ou « Tu ne vas pas pleurer pour ça quand même ! » ou encore « Tu n’es plus un bébé, ne pleure plus stp ! » peuvent faire écho, n’est-ce pas ?

Vous souhaitez que la tristesse disparaisse le plus rapidement possible alors vous cherchez à la minimiser ou apporter une solution rapide qui ne va pas impliquer l’enfant.

Mais est-ce la bonne chose à faire ? Pas si sûr, car la tristesse est nécessaire et va aider l’enfant à assimiler une situation qui lui est douloureuse.

Cela peut sembler étrange, mais la tristesse se retrouve souvent être une source d’apprentissages.

Faut-il réconforter un enfant triste ?

Techniques d’écoute et de communication

Plusieurs approches et techniques permettent de mieux comprendre votre enfant quand il est triste.

Accueillir l’émotion et la verbaliser

On parle d’écoute bienveillante. Jusqu’à l’âge de 5 voire 7 ans, votre enfant et ses émotions forment une entité entière. Il les vit à 100 % et n’a pas le recul nécessaire pour en prendre le recul.

En tant que parents, vous pouvez lui apprendre, dès le plus jeune âge, à les décrypter afin qu’il mette des mots sur ce qu’il ressent.

L’écoute bienveillante, aussi appelée écoute empathique, accueille la parole de l’enfant et l’aide à exprimer ses émotions à son rythme.

De son côté, l’enfant peut tenter de mettre des mots sur ce qu’il ressent, ou encore le dessiner par exemple. Il peut décrire qu’il a mal à la tête, ou qu’il a une boule dans le ventre ou dans la gorge.

Du vôtre, c’est l’occasion d’ouvrir une discussion avec des phrases comme « J’ai l’impression que tu es triste », ou « tu sembles triste aujourd’hui » ou encore « on dirait que tu es triste ». Avec ces entames, votre enfant se sent entendu, compris et accepté dans ses émotions. Cela l’aidera à s’exprimer plus facilement sur les causes de sa tristesse.

Laisser l’émotion s’exprimer puis réconforter

Une autre technique d’écoute et de compréhension est de laisser l’émotion de tristesse apparaître et la laisser s’exprimer pleinement.

En disant « pleure un bon coup, ça ira mieux après », cela fonctionne aussi chez votre enfant.

Ne cherchez pas à le consoler immédiatement. Au contraire, laissez-le assimiler ce qu’il traverse, laissez-le pleurer un peu sans pour autant minimiser la situation.

En aidant votre enfant à accueillir cette émotion de tristesse, vous pouvez lui demander ce qu’il ressent en lui, dans son corps. A-t-il des maux de tête ? Des maux de ventre ?

Vous pouvez lui expliquer que le corps a besoin de s’exprimer aussi et qu’il doit extérioriser cette tristesse pour qu’elle ne reste plus en lui.

Ainsi, les larmes sont les bienvenues. Profitez-en pour vous mettre à ses côtés, lui passer la main dans le dos ou sur ses cheveux. Dites-lui que s’il le veut, il peut vous faire un câlin.

Identifier la cause de la tristesse

Si votre enfant peut l’exprimer, s’il parvient à mettre des mots, essayez avec lui de comprendre d’où provient cet état de tristesse.

Quelles est la cause de la tristesse chez votre enfant ?

Essayez de comprendre ce qui se passe : est-ce ponctuel ? Est-ce qu’une situation qui se répète ou qui dure depuis longtemps ?

Est-ce chronique ? Si oui, il y a peut-être des signes indicateurs comme une perte de sommeil, de l’insomnie, une perte d’appétit, etc. Selon la situation, une aide extérieure peut être bienvenue.

Ne pas juger ni dramatiser

L’important est surtout de ne pas porter de jugement avec des phrases du type « je te l’avais pourtant dit, c’est bien fait ! » ou « tu ne vas pas en faire toute une histoire, si ? ».

En ne jugeant pas ce que votre enfant traverse, vous lui laissez une porte ouverte pour qu’il s’exprime librement et qu’il se confie dans les moments difficiles. Tentez de garder un regard empathique sur lui/elle.

Trouver une solution

Attention, il ne s’agit pas de devancer les besoins de votre enfant ni de pallier à sa tristesse en la remplaçant par autre chose.

Quand l’émotion est identifiée, que votre enfant a su la reconnaître et savoir qu’elle en est la cause, le gros de la tempête émotionnelle est passé. C’est alors le moment de chercher avec lui une solution pratique.

Son jouet favori est cassé ? Recherchez ensemble comment on peut le réparer ou comment intégrer le fait qu’il soit cassé dans une nouvelle histoire ? S’il s’est disputé avec son meilleur ami, voyez ensemble comment se réconcilier ?

Il n’est pas nécessaire de lui donner les éléments de réponse immédiatement, mais de l’accompagner dans cette recherche par lui-même. Votre enfant va ainsi gagner en autonomie et en confiance en lui.

Activités apaisantes pour l’enfant triste

Quand l’origine de la tristesse ne semble pas avoir de solution et que la tristesse a été bien comprise et évacuée, vous pouvez aider votre enfant à retrouver sa joie enfantine.

Comment ? En détournant son attention, en le décentrant de l’objet de sa tristesse.

Cela peut se faire avec des activités en famille ou en solo comme le fait de découvrir une de nos enquêtes En Cavale grâce à notre box. Cela peut être des jeux de société, une sortie en famille, lire une histoire amusante, etc.

Pour les plus créatifs, c’est l’occasion de construire avec votre enfant une boîte à idées positives. A chaque fois qu’il ou qu’elle se sentira triste, il/elle pourra piocher un petit papier dans sa boîte et trouvera du réconfort.

Comprendre la tristesse de votre enfant

Plusieurs signes peuvent permettre d’identifier la tristesse de votre enfant et surtout son degré de gravité. Cependant, toutes les tristesses ne sont pas « graves », même si elles doivent toutes être entendues.

Entre la dépression infantile et la tristesse passagère, la frustration et la tristesse liée à un chagrin, il existe différents types de tristesse chez l’enfant.

Causes possibles de la tristesse chez l’enfant

La fatigue chronique

Si un enfant ou un adolescent dort tard, ce n’est probablement pas très grave, mais s’il y a un changement inhabituel dans son rythme de sommeil, cela peut être un signe de dépression infantile. Tandis que certains enfants passent une partie de l’après-midi à faire la sieste, l’enfant dépressif se réveille relativement tôt et ne peut pas se rendormir. Comme le sommeil n’est pas réparateur, votre enfant se sent épuisé le lendemain.

Un enfant fatigué est souvent un enfant triste.

En effet, le sommeil a une réelle influence sur la santé mentale de l’enfant, c’est donc un indicateur à surveiller si cet état est accompagné d’un sentiment de tristesse.

Pas ou peu de confiance

Votre enfant pense ou s’imagine qu’il ne vaut pas grand-chose. Il dit des choses comme « personne ne m’aime » ou alors « je ne vaux rien ». Cela est potentiellement passager, car peut-être souhaite-t-il attirer l’attention sur lui ?

Mais peut-être est-ce plus grave ! Il vous faut alors consulter un thérapeute pour l’aider à modifier ces fausses croyances et ces idées négatives.

Une dépression infantile

Les symptômes de dépression infantile sont multiples :

  • Il n’est jamais invité chez ses copains et cela lui est égal : l’enfant a tendance à s’isoler et donc à se refermer.
  • L’enfant refuse de jouer ou les choses amusantes : entre le stress à l’école, les disputes avec ses copains, les performances sportives, il est normal que votre enfant ait des petits « coups de mou » et qu’il se sente triste par moment. Mais, s’il ne prend plus de plaisir à ce qu’il fait habituellement, il y a peut-être un signe de dépression.
  • Toutes vos conversations sont tendues : C’est le cas avec l’enfant colérique. La tristesse peut ressembler à une angoisse existentielle chez l’enfant ou chez l’ado. Si les sautes d’humeur sont normales, le fait qu’elles s’installent dans le temps ou le fait qu’il parle « mal » ou s’énerve sans raison sont autant de signes potentiellement préoccupants.
  • Il ou elle pleure souvent : l’enfant hypersensible a des difficultés à exprimer ses émotions, mais s’il sanglote régulièrement, il est essentiel d’identifier ce qui ne va pas et de comprendre ce qui déclenche ces crises de larmes.

Quand et comment chercher de l’aide professionnelle ?

Il arrive que la tristesse de l’enfant se prolonge et présente des signes inquiétants.

Vous avez beau essayer toutes les approches, rien ne s’améliore.

Rassurez-vous, une aide professionnelle est toujours possible et cela vous apportera un éclairage constructif sur ce que traverse votre enfant ou votre ado.

Signes que la tristesse de votre enfant peut nécessiter une aide professionnelle

Voici les signes potentiels qui peuvent alerter les parents sur le besoin de consulter un professionnel de la santé comme un thérapeute :

  • Une tristesse dépressive : la tristesse est intense, en continu et s’exprime rarement verbalement. L’enfant porte une sorte de « masque de tristesse ».
  • Une inhibition verbale et/ou gestuelle : repli sur soi, lassitude, attitude de retrait, pauvreté d’expression, indifférence apparente.
  • Un manque de motivation intellectuelle : chute des résultats scolaires, troubles de la concentration, difficulté à réfléchir, difficultés dans les apprentissages.
  • Problèmes de comportement : agitation extrême, irritabilité et instabilité, manifestation d’agressivité, clowneries ou provocations.
  • Blessures ou accidents inexpliqués : recherche de situations dangereuses.
  • Troubles somatiques : modification de l’appétit, maux de ventre ou maux de tête, incontinence, problèmes d’endormissement.
Quand consulter un psy pour un enfant mal dans sa peau ?

Où trouver une aide professionnelle ?

Si vous trouvez que votre enfant est plus que triste et cela s’oriente davantage vers une dépression infantile ; il faut consulter un professionnel de la santé.

Déjà, en tant que parent, vous pouvez lui apporter une structure positive au quotidien dans un premier temps :

  • Passer du temps ensemble ;
  • Montrer que vous êtes présent ;
  • Faire preuve d’empathie ;
  • Lui expliquer comment faire des exercices de relaxation ou de méditation ;
  • Vous assurer qu’il a une bonne hygiène de vie.

Et, si cela ne suffit pas, ou si la tristesse s’installe durablement (au minimum pendant 2 semaines), alors la consultation est recommandée.

Vous pouvez contacter :

  • Le 811 : service Info-social ;
  • Votre médecin traitant ;
  • Le pédiatre ;
  • Une infirmière, un psychologue ou un travailleur en milieu scolaire si besoin.
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